La génération Y est née avec une révolution technologique qui a profondément modifié la relation de l’individu à l’entreprise. Le travail est devenu une expérience de créativité autant qu’un ferment de lien social. Les nouvelles générations tracent des passerelles entre vie privée et vie professionnelle. Le travail, lui-même, s’intègre à leur style de vie. Ce sont autant de défis pour l’entreprise concernant la sécurité des données et des systèmes, mais aussi d’opportunités de fertilisation, de métissage et de nouvelles prises de risque. Expérience de vie, le travail et l’entreprise sont désormais observés sous l’angle sociétal. Les valeurs affichées par l’entreprise deviennent fondamentales. Les actes concrets de ses dirigeants comptent aussi. Les nouvelles générations dénoncent une forme historique de dissociation entre l’individu et le travailleur, issue d’une conception fordiste de l’industrie. Contrairement aux idées reçues sur le désengagement des jeunes, cette génération veut investir pleinement le travail. Intuitivement, les nouvelles générations « re-designent » les matrices d’entreprise. Leur première exigence est de trouver une entreprise ouverte, agile favorisant des appartenances multiples en interne comme à l’externe. Les générations connectées consentent à des collectifs durables ou éphémères, hybrides et non exclusifs les uns des autres. À la charge de l’entreprise de comprendre que le périmètre de la création de valeur s’étend désormais au-delà de ses propres frontières. Deuxième exigence, une organisation plus horizontale, où les relations sont personnalisées, et la structure déterminée par la capacité de transformation du réel et les prises de décision rapides. L’individualisation de masse, nouveau défi des entreprises de l’économie numérique, est attendue de la même manière par ses collaborateurs. L’obligation de résultat supplante l’obligation de moyen et les nouvelles générations veulent pouvoir apprécier l’impact de leur travail. Le leader supplante la vieille figure du chef. Le leadership n’est plus permanent, il ne peut se maintenir que si les individus l’approuvent et le valident régulièrement. Les nouvelles générations font pénétrer la démocratie au sein de l’entreprise. Enfin les générations connectées, ce sont celles de « l’empowerment natif ». Les individus veulent retrouver la maîtrise de leur trajectoire. Les anciennes générations voulaient remettre l’homme au cœur du système. Les nouvelles fuient spontanément toutes les organisations qui ne se façonnent pas autour de l’individu. Elles conquièrent leur autonomie, président à la gestion de leur carrière et ne consentent pas à rester là où elles n’apprennent plus rien. Le centre de gravité de l’entreprise se situe désormais à hauteur de l’engagement de l’individu, de sa connaissance, de sa créativité et de ses communautés.
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