Mais qui sont vraiment ces Y, cette génération d’incompris née entre 1980 et 1995 ? Ce sont les enfants de la mondialisation, de l’internet et des réseaux sociaux, des échanges Erasmus, du développement personnel, de l’instantanéité (« avoir tout, tout de suite ») mais également de la précarité et de la désillusion économique.
Agés de 20 à 35 ans, ils représentent 13 millions de personnes en France soit près de 21% de la population. Une génération d’hyper-sensibles, d’hyper-connectés et multi-screen. Les médias et technologies digitales sont leur carburant. Génération née sans frontières et sans tabous, elle se pose beaucoup de questions, d’où sa dénomination : génération Y (prononcée WHY en anglais).
C’est une certitude, les comportements au travail ont changé : distance vis à vis de l’entreprise, affirmation de son individualité, exigence de reconnaissance de ses compétences, besoin de changer régulièrement d’environnement … La nouvelle génération sait qu’elle devra changer plusieurs fois d’entreprise et de métier durant sa vie. Elle rêve de modèles de réussite rapide via internet, celle de jeunes entrepreneurs considérés comme de vrais « héros » sur la toile : Facebook, Twitter, Airbnb… entreprises toutes fondées par des moins de 30 ans !
Un rapport décomplexé à l’autorité : les jeunes d’aujourd’hui sont bien moins dociles que leurs ainés en matière de hiérarchie ! Ils ne vont pas vous respecter pour votre titre, mais pour vos compétences ! Ils ont la culture de l’open-space, du tutoiement et font des passages réguliers sur Facebook sans la moindre gène. Leurs supérieurs leur reprochent une légèreté et un individualisme conséquent.
Un besoin de reconnaissance exacerbé : cette génération de curieux est en quête de sens. Ils se demandent sans cesse «Pourquoi je fais ce travail en entreprise ? Pourquoi dans cette entreprise ? ». Certes ils sont matures, savent se débrouiller seuls et prendre des initiatives (crise oblige), seulement derrière cela se cache une vulnérabilité : la peur du déclassement social. Les Y veulent simplement se sentir considérés dans ce qu’ils font, reconnus, respectés. Ils ont besoin qu’on les valorise, qu’on les inclut.
Une recherche d’épanouissement personnel : avec un CDI rarement signé avant 30 ans, les Y ne cherchent pas une entreprise dans laquelle ils travailleront toute leur vie. Ils savent que leur carrière sera parsemée de plusieurs jobs permettant ainsi une évolution hiérarchique plus rapide. Ils prennent cela comme une succession de tranches de vie les enrichissant un peu plus à chaque fois. Ils recherchent avant tout le développement personnel, adoptent une culture de l’instant et ont soif d’entreprendre.
Et la Z ? Nés après 1996 dans un monde d’hyper connexions, ils représentent 15 millions de personnes en France. Le digital coule dans leurs veines. Producteurs et animateurs de contenu, ils ont un avis sur tout, surtout de l’entreprise qu’ils jugent obsolète, froide, dure et fermée, à l’opposé du monde ouvert qu’ils construisent via les réseaux sociaux.
Les Z ont supprimé le clivage entre vie pro et vie perso. Ils emmènent leur vie perso au bureau via les réseaux sociaux et leur vie pro chez eux s’il le faut. Bref ils vivent à 360°…
Comme pour les Y, ils sont en quête d’identité et de considération. Ce qui les étouffe ? Les petits chefs, les entreprises ultra-hiérarchisées, le poids des process… et les logiques de carrière ! Eux sont maîtres de leur destin, et ne laissent pas l’entreprise guider le leur.
Contrairement aux Y avec les X, les Z ne sont pas dans la confrontation mais bien dans la complémentarité. Moins de choc générationnel en prévision, donc.
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Y, Z… Et si ces changements étaient source d’opportunité, de dynamisation, d’ouverture à l’efficacité de la modernité ?
Beaucoup d’entreprises ont compris l’importance de prendre en compte cette diversité dans l’entreprise et d’en faire une richesse afin de gagner en performance et adaptabilité.
Recommandation N°1 : réunissez toutes les générations autour d’une Identité Forte :
Ces jeunes sont en quête de sens. Les Y et les Z veulent se sentir bien dans leur entreprise, partager des valeurs communes, avoir une place dedans et ne pas être un simple pion. Peut-être est-il temps de faire monter en puissance… l’ambition sociétale de votre entreprise, de mettre plus d’émotions dans sa raison d’être ?
La meilleure façon de favoriser la cohésion consiste à clarifier et mieux partager les valeurs qui structurent les comportements et le mode de vie en interne. Avoir une identité partagée permet de transcender les différences individuelles.
Votre meilleur atout sera donc de cultiver cet esprit « collectif » que ces jeunes générations aiment tant, pour sociabiliser et se faire des amis. Ce décloisonnement leur permettra par exemple d’interagir entre les départements, d’œuvrer ensemble dans des associations qui illustreront vos valeurs ou de pratiquer un sport avec les collègues du bureau.
Pensez aussi à les impliquer dans les réflexions (brain storming de quelques minutes) et les prises de décision afin de donner du sens à leur travail !
Recommandation N°2 : Ouvrez-vous à la modernité
L’entreprise doit s’adapter aux logiques d’actions des plus jeunes : évolution de l’environnement technologique, des modes d’organisation du travail, de la transparence… bref à devenir une entreprise « moderne » ! Il est nécessaire pour cela de réduire le curseur « contrôle et hiérarchie stricte » et de faire monter le curseur « confiance et autonomie » …
Par exemple, soyez progressivement plus flexibles sur les horaires (c’est le résultat qui compte), mais en contrepartie, lancez-leur des défis pour les impliquer encore plus dans votre entreprise.
Parlez-leur franchement et avec authenticité….fini les discours langue de bois !
Recommandation N°3 : Passez de chef à animateur
Afin que les générations cohabitent de la meilleure façon possible, les managers doivent endosser un rôle à mi-chemin entre le chef d’orchestre et le facilitateur. Ils doivent écouter et favoriser la réponse aux attentes et aspirations de chaque génération et développer la capacité à travailler ensemble.
Par exemple donner aux jeunes générations la reconnaissance tant convoitée. N’attendez pas l’entretien d’évaluation de fin d’année, remerciez-les régulièrement et prenez le temps de leur expliquer en quoi leur travail participe pleinement aux avancées de l’entreprise. Pensez à les mettre en avant et à les féliciter quand le travail est bien fait ! Cela boostera leur motivation…et leur efficacité !
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